2021 - Une année en musique
Comme tous les ans, voici une sélection d'albums qui m'ont marqués et m'ont accompagné tout au long de l'année (avec les liens qui vont bien, pour en profiter pleinement).
Metal et apparentés :
B R I Q U E V I L L E, Quelle : la bonne surprise de l'année nous vient de Belgique : plutôt inclassable, avec une grosse dose de noise, des nappes électroniques, des sonorités par moment quasi-orientales (le tout fait parfois un peu penser à Picore, en moins barré), et une capacité à faire vrombir des riffs ultra-lourds et hypnotiques.
Year of No Light, Consolamentum : après 8 ans d'attente, les papes français du post-metal nous gratifient d'un nouvel album et continuent à faire ce qu'ils savent faire de mieux : un metal instrumental, riche en ambiances et très dynamique.
Black Sheep Wall, Songs for the Enamel Queen : du sludge teinté de post-hardcore, bien fichu et qui sait sortir des sentiers battus (écoutez Ren et son saxo bien senti).
Divide and Dissolve, Gas Lit : duo féminin australien qui envoie du doom/drone très, très lourd, avec un sous-texte politique et militant très engagé (« Gas Lit seeks to make a contribution to undermining and destroying the white supremacist colonial framework. »).
Sordide, Les Idées Blanches : du black français tendance RABM (avec des titres comme Je n'ai nul pays plutôt explicites), musicalement très brut avec un fond atmosphérique, restant dans la ligne d'Hier Déjà Mort.
King Woman, Celestial Blues : doom classieux, avec alternance de plans acoustiques et bien lourds, et la voix de Kris Esfandiari pour couronner le tout.
Hardcore & co. :
Lorem Ipsum, Vivre Encore : du screamo baroque, où comment réussir à faire beaucoup de bruit avec une guitare acoustique, un violon et un piano.
Converge+Chelsea Wolfe, Bloodmoon: I : la collab' cinq étoiles de l'année, le résultat étant particulièrement réussi, les univers des protagonistes s'intrégrant parfaitement. On a rarement entendu Converge aussi lent et aussi sombre.
Post-bidules :
Godspeed You! Black Emperor, G_d's Pee AT STATE'S END! : plutôt dans la lignée de leurs albums post-reformation (alternance de longs morceaux épiques et de drone), avec une attaque hyper-entraînante sur les deux principaux morceaux (on les a rarement entendu aussi « pop »).
Genghis Tron, Dream Weapon : beaucoup d'attentes après toutes ces années pour LE groupe de cybergrind ; petite déception au départ de voir disparaître les plans grind & metal qui faisaient une partie de l'intérêt du groupe. Au final, un album assez prog, tendance krautrock, des nappes planantes, des boucles, une vraie batterie qui rajoute un côté organique, et au final un très bon album (mais très différent du Genghis Tron première période, c'est sûr) qui est clairement un grower.
Lantlôs, Wildhund : l'autre album attendu de l'année, et comme dans le cas pré-cité, les plans heavy ont totalement disparu (la mue était déjà bien entammée sur le fantastique Melting Sun) pour laisser place à un rock alternatif bruissant et lumineux.
OMNI/autres :
Emma Ruth Rundle, Engine of Hell : album particulièrement intimiste, les guitares saturées ayant totalement disparu (c'est l'autre épidémie de l'année ?) et le piano se taillant la part du lion. On pense souvent à Tori Amos. C'est dépouillé, et magnifique.
Sleater-Kinney, Path of Wellness : premier album sans Janet Weiss, et pourtant bien plus proche du son originel du trio que le précédent album qui avait été très expérimental. Un très bon album d'un des meilleurs groupes de rock de tous les temps.
Bacchantes, S/T : dark folk baroque féminine, avec ces chœurs justement très baroques qui en font vraiment un groupe atypique. La guitare et la batterie bien présente donne une patine rock et électrique qui n'est par ailleurs pas désagréable, mais ça reste quand même très cool.
Rattrapage 2020 :
Svalbard, When I Die, Will I Get Better? : post-hardcore bien énervé, avec une frontwoman (à la guitare et au chant) qui dépote et avec des paroles très engagées (en particulier sur les questions de genre ; certains titres parlent d'eux-mêmes : What was she wearing? ou encore The currency of beauty).
Maudits, S/T : post-metal tendance doom et post-rock français, avec des (ex-)membres de Throane ou Ovtrenoir. Beaucoup d'ambiances et assez variés, évitant globalement les poncifs d'un genre quand même pas mal usé.
Alpha du Centaure, Paralysis : post-metal français, tendance blackgaze avec murs de guitares et blasts de bon aloi.
Pallbearer, Forgotten Days : le groupe continue son voyage en mêlant à son doom de nombreuses influences, plus prog et classique, avec un résultat riche en mélodies.